L’intermitthon : La Plume s’occupe elle-même
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Mercredi 14 avril 2021, en réaction à la nouvelle réforme de la Politique Agricole Commune (PAC), la Confédération paysanne d’Occitanie, du Centre-Val de Loire et de Haute-Vienne, s’est réunie à Limoges pour protester contre l’acharnement perpétré envers les petits exploitants.
Stop à l’agriwashing !
Ils étaient environ 350 manifestants, selon l’organisation, à crier leur rage, leur inquiétude et surtout leur désespoir. Avec environ 400 suicides par an, certains osent le dire, « c’est un génocide ». La PAC, dont les négociations pour la période 2023-2030 sont actuellement en cours, n’y est pas entièrement pour rien. En organisant ses aides aux exploitants sous forme de « prime à l’hectare », elle favorise nécessairement le développement des très grandes exploitations peu respectueuses de l’environnement (monoculture intensive), et met à l’agonie tous les petits exploitants pourtant garants d’une réelle diversification des cultures, beaucoup plus respectueuse de l’environnement.
Cette politique européenne d’une agriculture commune apparaît comme une hérésie aux yeux de la Confédération paysanne. Celle-ci réclame donc une suppression pure et simple de cette prime qu’elle estime profondément inégalitaire et destructrice de l’environnement.
Pour faire simple et éclairer les néophytes, plus on a d’hectares et plus on a de subventions. Certaines exploitations touchent jusqu’à 300 000 euros quand d’autres… ne perçoivent strictement aucune aide de la PAC. Les plus touchés sont souvent les maraîchers qui exploitent moins d’hectares. Pour une PAC qui se veut verte et vertueuse, les primes devraient davantage se tourner vers les agriculteurs en quête de sobriété environnementale.
L’ancienne réforme avait quant à elle essayé de récompenser les « bons » agriculteurs. Cependant l’effet escompté a tourné au vinaigre. En primant les exploitations de légumineuses, cela a certes permis de diversifier les cultures dans certains territoires, mais cela a surtout poussé à la monoculture et au labourage de prairies destinées à l’élevage.
“ Nous ne demandons pas plus d’argent pour nous, mais pour nous tous, pour la société, nous œuvrons pour le bien commun. ”
François Soulard, délégué de la Confédération Paysanne dans le Périgord, déclare : « C’est du greenwhasing ! Ils ne veulent pas changer l’enveloppe globale et ça ne va pas favoriser les petites exploitations. Ils déshabillent Paul pour habiller Pierre, en prenant dans l’enveloppe des éleveurs pour donner aux exploitations protéagineuses et légumineuses. Dans leur tête, ils remplacent des protéines animales par des protéines végétales. Les prairies, explique-t-il, sont un important environnement de stockage du CO2. Si on laboure, c’est fini. La PAC ne va pas sauver le climat. »
Un million d’agriculteurs pour demain ?
Aujourd’hui, en France, il y a 450 000 agriculteurs toutes exploitations confondues. Le risque au rythme auquel on va, c’est d’atteindre d’ici trois ans, selon la Confédération Paysanne, 150 000 agriculteurs. Alors que nous sommes à un tournant dit de « transition écologique », la diminution du nombre de paysans est un indicateur inquiétant de la gestion des ressources alimentaires en France et bien évidemment des modes de productions.
Pour Phillipe Auvillain, éleveur et maraîcher creusois, c’est une évidence : « Il faut plus de paysans, plus de fermes. Et plus elles sont petites, mieux cela permet de les gérer. » En privilégiant des structures moins importantes, les inégalités dans la répartition des aides seront ainsi amoindries. Par ailleurs, cela favorisera les circuits courts et réduira les problèmes d’approvisionnement, puisque des fermes, il y en aura partout, pour tout et pour tous. Un discours engagé qui cherche à mettre un terme aux agrobusinessmen et à l’agriwashing.
Face à la Confédération paysanne, la FNSEA, syndicat majoritaire, a elle aussi manifesté en ce début de mois d’avril dans plusieurs régions de France. Elle s’oppose pour sa part à des velléités de verdissements qu’elle estime trop contraignantes pour les paysans. Rarement d’accord sur la politique agricole, les deux syndicats représentent deux visions profondément opposées de l’agriculture en France. Pourtant, force est de constater que les attentes citoyennes vont de plus en plus dans le sens d’une production agricole de proximité, diversifiée et respectueuse de la terre.
Les flics ça ne mange pas ?
Alors que le cortège avait eu l’accord de se diriger vers l’A20 (autoroute direction Paris), la radio d’un policier à moto émet un avis plutôt négatif. À quelques mètres de l’arrivée du lieu de blocage, les manifestants et leurs deux tracteurs se retrouvent nez à nez avec une vingtaine de CRS. Entre les jets de lacrymo et le brasier de foin, ce fut fumée de paysans contre gaz d’État. Après une courte altercation, les manifestants ont convenu de poursuivre leur combat pacifiquement. La manifestation s’est terminée comme elle avait commencé, dans le calme, les tapes sur l’épaule et les godets de bières valsant. Des paysans fiers d’être des travailleurs de la terre, dans une société qui peine à se souvenir du monde vivant.
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