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Reportage

enfance, handicap, école : le mépris des AESH

Radio GI·NE 4 juin 2021 2


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Ce jeudi 3 juin 2021, les AESH (Accompagnant.e.s des Élèves en Situation de Handicap) manifestaient pour la troisième fois depuis le 26 janvier pour protester contre des conditions de travail déplorables, un salaire méprisant, des formations inexistantes.

En majorité, ce sont des femmes qui occupent ces postes (plus de 90%) et qui, une fois de plus, démontrent la place méprisable qui leur est accordée dans l’emploi en France aujourd’hui. Pour moins de 800 euros par mois, elles doivent assumer 24 heures par semaine d’accompagnement d’enfants présentant des  « troubles du comportement ». Globalement, il s’agit d’enfants dits « en situation de handicap » dont il faut s’occuper pour que leur scolarité se passe dans les meilleures conditions possibles. Ce travail implique donc une attention de tous les instants et constitue une charge mentale non négligeable. Il nécessite également une formation, souvent promise par l’éducation nationale, mais, dans de nombreux cas, n’étant toujours pas offerte au bout de plus d’un an d’occupation du poste.

Au-delà de tous ces points parfaitement décrits par nos confrères de Rapports de force et du Poing, ce sont d’autres questions, d’ordres éthique et politique, qui se posent. Alors qu’Emmanuel Macron promettait une école « plus inclusive » en 2017, et que bien d’autres hommes et femmes politiques ne cessent de parler d’égalité, de chasse aux discriminations, ou bien encore de mérite tant à l’école que tout au long de sa vie, ils et elles organisent sans cesse davantage un recul de ces valeurs par le vote de lois qui empêchent l’école de la république, tout comme l’ensemble des structures publiques, d’offrir à la population les moyens les plus élémentaires de lutter contre les inégalités.

Plus pernicieux encore, l’école « inclusive » de Macron offre aux enfants en situation de handicap un accompagnement a minima, notamment avec la mise en place depuis 2019 des PIAL (Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisé). Ces « pôles » visent à la mutualisation des moyens, c’est-à-dire à la réalisation d’économies en faisant travailler davantage des AESH sur un territoire étendu. Concrètement, c’est plus d’élèves à suivre dans des établissements différents. C’est également moins de temps pour connaître la situation de chaque élève, moins de temps pour connaître les équipes éducatives des établissements, moins de temps pour discuter avec les parents, mais plus de temps à circuler d’un établissement scolaire à un autre. Au final, c’est épuiser encore plus les AESH, qui n’obtiennent pas le statut (et les avantages) des fonctionnaires, et qui, tout en représentant près de 10% du personnel de l’éducation nationale, sont payées une misère.

Ces postes ultra précaires, mal connus du public, constituent un des éléments du modèle d’accompagnement du handicap à l’école aujourd’hui. Un modèle qui montre le mépris tant des femmes qui les occupent majoritairement, que des enfants en situation de handicap et de leur famille.

Complément d’info :

Rapports de Force (cliquez ici)
Le Poing (cliquez ici)

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