Mardi 28 janvier 2020, c’est au tour du lycée Clémenceau à Montpellier, d’entrer dans la longue liste des lycées bloqués alors que des épreuves d’E3C devaient s’y dérouler (épreuves communes de contrôle continu). Le but: protester contre cette nouvelle manière d’évaluer les élèves qui est l’un des volets de la nouvelle réforme Blanquer largement contestée par l’ensemble du corps enseignant. Professeurs, syndicats, élèves et gilets jaunes se sont donc réunis dès 7h du matin pour mener cette action de blocage dans le but de demander l’annulation de ces épreuves de contrôle continu.
Comme nous l’explique l’un des élèves du lycée Georges Clémenceau, les manifestants dénoncent plusieurs aspects des E3C. Tout d’abord le fait que les sujets ainsi que le déroulé des épreuves ne furent donnés que très tardivement, à savoir seulement un mois et demi avant la date prévue générant beaucoup de stress de la part de ces élèves. Les sujets seraient en plus pour certains, inadaptés au niveau et remplis de fautes. Beaucoup de questions restent encore sans réponses pour ces élèves.
Ils dénoncent également le caractère inégalitaire de ce nouveau bac, les sujets étant dorénavant non plus nationaux mais choisis au sein même de chaque établissement parmi une banque de sujets faisant varier la difficulté des épreuves, donc leur valeur, et créant donc des inégalités toujours plus criantes. Certaines épreuves seraient également inadaptées au niveau des élèves. Parfois, les sujets interrogent sur des parties non encore abordées du programme.
Les élèves et les professeurs déplorent le stress et le surmenage occasionnés par ce nouveau bac: conditions d’examen très stressantes et variant selon les établissements, surcharge en terme d’apprentissage avec un programme revu à la hausse mais trop peu de temps imparti aux enseignants pour l’appréhender au mieux, bachotage continu avec l’ajout de 5 à 9 épreuves (suivant les anciennes filières) par rapport à l’ancien bac.
Cependant certains aspects intéressants de ce nouveau bac sont à souligner d’après ce lycéen, comme le choix des spécialités :
Les blocages continuent à essaimer à travers toute la France. Une tribune publiée dans le journal Le Monde et écrite par plus de 50 chefs d’établissement parisiens dénonce des blocages de plus en plus agressifs. Cette tribune assène également que la liberté de protester ne doit pas entraver la liberté d’étudier. Ces chefs d’établissement appellent donc à l’arrêt de ces blocages. Nous avons demandé à l’un des enseignants syndiqués qui participe activement à de nombreuses actions dénonçant la réforme Blanquer, ce qu’il pensait de cette tribune et la manière dont était reçu le blocage par le chef d’établissement:
Les épreuves ont bel et un bien été reportées pour la journée du mardi 28 janvier. Un nouveau rendez-vous était donné aujourd’hui mercredi 29 janvier pour bloquer d’autres épreuves d’E3C au sein de ce même lycée.
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