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Reportage

Bambino, Dominique Agaga … l’après évacuation du squat Bouisson-Bertrand

Lorrie 17 septembre 2020


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Vendredi 11 septembre, Bambino est en cours, à l’Ecole de la deuxième chance, avenue Clémenceau à Montpellier. Il fait partie des migrants que nous avions rencontré mi-juillet au squat d’Euromédecine (également appelé squat Bouisson-Bertrand) avec le photographe Laurent VILAREM. Ce lieu qui accueillait principalement des hommes d’origine africaine, était alors menacé d’expulsion. 

Bambino à l’Ecole de la deuxième chance à Montpellier ©Laurent Vilarem

Le matin du 31 août, l’évacuation a bien eu lieu. Et se sont près de 200 migrants qui se sont retrouvés à la rue, sans solution d’habitat pérenne. 

Un rassemblement en soutien aux expulsés s’était alors tenu devant la préfecture. Au cours de ce rassemblement, qui s’est maintenu toute une nuit durant, le fondateur de l’association «Solidarité Partagée », Samuel Forest, a été arrêté pour être finalement relâché quelque temps après. Ce n’est malheureusement pas le cas de Dominique Agaga, un libérien que nous avions également rencontré au squat. 

Dominique Agaga le 13 juillet 2020 au squat Bouisson Bertrand ©Laurent Vilarem

Dominique Agaga, est actuellement toujours retenu dans un Centre de Rétention Administrative. Chaque année en France c’est près de 50 000 personnes qui se retrouvent enfermées avant d’être expulsées vers leur pays d’origine dans ces prisons qui ne disent pas leur nom. 

Parmi ces migrants en transition vers une nouvelle « étape », celle du retour forcé vers le pays qu’ils ont dû quitter, il y a beaucoup de jeunes. Des jeunes, qui à leur âge devraient étudier, travailler, festoyer … en somme, vivre et jouir d’une certaine liberté. 

Bambino est l’une des personnes qui a accepté de participer à un projet consistant à mettre en lumière le quotidien de migrants : ses démarches pour être régularisé, son apprentissage à l’Ecole Régionale de la Deuxième chance, son stage professionnalisant, mais aussi ses séances à la salle de sport, ses moments intimes avec ses proches, sa  vie dans sa famille d’accueil. Ce projet est un projet qui s’inscrit dans le temps : 5 migrants seront suivis un an durant. La volonté principale de ce travail est de cesser de déshumaniser les migrants. Une déshumanisation créée entre autres par la massification et l’homogénéité qui ressort lorsque la thématique de l’immigration est abordée. On nous parle “des migrants”, “des immigrés”, “des réfugiés”, sans presque jamais prendre le temps de savoir qui ils sont.

Aujourd’hui, une partie des habitants du squat Bouisson-Bertrand occupent la place Henri Krasucki. Une autre partie s’est enfuie. Et Dominique Agaga est toujours incarcéré dans un Centre de Rétention Administrative. 

Pour Bambino, ce vendredi 11 septembre, c’était une journée de cours à l’Ecole Régionale de la Deuxième Chance. Cette structure propose à des jeunes adultes de 16 à 30 ans de bénéficier d’un parcours de formation de 6 mois, entièrement financé par la région et donc gratuit pour eux. Pendant cette période, ils sont accompagnés dans la construction d’un projet professionnel.

Entretien avec Sébastien Rieau, coordinateur du pôle entreprise de l’Ecole Régionale de la Deuxième Chance à Montpellier

En parallèle, ils sont invités à réétudier les fondamentaux : maths, français, informatique principalement. Il a débuté le 16 septembre un stage d’une durée d’un mois pour apprendre le métier d’agent de sécurité. 

Bambino avec le coordinateur du pôle entreprises de l’ER2C à Montpellier ©Laurent Vilarem

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Lorrie

Lorrie est journaliste à Radio Gi·ne.

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